Rencontre avec Jiti, rédacteur passionné et passionnant !

Hello hello hello!

Aujourd’hui, une rencontre entre rédacteurs, puisque je reçois Jiti, rédacteur sur de nombreux sujets ! Je te laisse découvrir ses réponses à mes questions ! Agréable lecture !

Page d’accueil du site https://cogs.me/

Hello et bienvenue sur mes Carnets ! Pourrais-tu te présenter à mes lecteurs ?

Je m’appelle Jiti et je viens de fêter mes 40 printemps. Je fais du web depuis mes 18 ans. Age auquel j’avais enfin pu m’offrir un PC. Ma première paie était passée dans cet achat qui a clairement été un tournant dans ma vie. J’ai toujours aimé l’informatique, dès 8 ans je développais déjà des programmes en BASIC sur mon Amstrad CPC 6128. Alors dès que l’occasion s’est présentée de passer sur une plateforme 32 bits, je n’ai pas réfléchi une seule seconde. Rapidement est arrivée ma première connexion Internet et c’était tout un nouveau monde qui s’offrait à moi. Au début des années 2000, on était un peu des pionniers et j’ai tout de suite eu l’envie de participer à cette révolution numérique en réalisant mes premiers sites.

Je ne compte plus les projets que j’ai pu avoir en ligne. La vérité, c’est que je ne me souviens plus de tout mais j’ai d’abord commencé par créer une communauté dédiée au metal en Bretagne. L’idée c’était de rassembler les artistes et les amateurs de ces musiques à une époque où il n’y avait pas de réseaux sociaux. Ca fonctionnait plutôt bien et cette plateforme avait ensuite évoluée pour devenir plus généraliste. En quelques années, ce site était devenu une référence sur ce secteur mais cette industrie étant ce qu’elle est et à force de me faire taper dessus par les ayants droits parce que j’utilisais les titres et les pochettes des albums pour mes articles, j’ai finalement laissé tombé. A cette époque, les professionnels de la musique avaient réellement peur d’Internet et même si mon but était de générer des ventes, c’était devenu insupportable. Il y avait beaucoup trop d’incompréhension de la part des maisons de disques ce qui explique, en partie, la crise qui a touché ce secteur. Un milieu qui ne comprenait clairement pas le concept du streaming et du dématérialisé. L’offre légale aura mis près de 10 ans pour arriver par la suite. Une chose que l’on réclamait déjà au début des années 2000.

Je suis aussi passé par la mode des « blogs buzz » dont le but était principalement d’attirer les Internautes pour générer des vues. Certains jours, je pouvais avoir plus 10k visiteurs, c’était une époque complètement folle où il n’y avait pas forcément la concurrence qui existe aujourd’hui. Une thématique finalement assez peu intéressante et, avec le recul, j’y ai passé beaucoup trop de temps même si les revenus était plutôt confortables. En tout cas, ça m’aurait permis d’avoir une très bonne compréhension de l’Internet, des moteurs de recherche et du SEO. C’était, malgré tout, une très bonne expérience.

J’ai eu d’autres projets plus ou moins intéressants mais ça n’est que très récemment que j’ai voulu me relancer dans l’aventure avec cogs.me. J’ai toujours fait des sites nichés et pour la première fois, je me lance dans un média généraliste. S’il existe depuis quelques années, ça ne fait que quelques mois que j’y travaille sérieusement. L’idée c’est d’avoir une approche différente de la pop culture, d’avoir des réflexions sur les divertissements que l’on aime et ne pas se contenter de chroniques ou de tests de jeux vidéo. Pour moi, il y a déjà suffisamment de sites qui le font déjà bien. Pour moi, c’était nécessaire d’apporter autre chose, en tout cas, c’est ce que j’essaie de faire.

Tu rédiges des contenus sur différentes plateformes, peux-tu nous en dire un peu plus ?

De mon point de vue, ça n’est pas le messager qui est important mais le message lui-même. Un Tweet peut être tout aussi pertinent que 2000 mots. Tout dépend de ce que l’on souhaite faire. Finalement, c’est juste une question de format et de cible que l’on souhaite toucher. Typiquement, parler d’inclusivité sur un réseau social, ça peut faire beaucoup de bruit alors que dans un long article, tu vas plutôt toucher des personnes, à priori, qui ont un minimum de culture et qui adhèreront peut être plus facilement à certaines idées ou qui seront capables de développer leurs arguments. Une chose qui reste relativement rare sur un Twitter ou un Facebook. Je me protège beaucoup car avoir une approche plutôt progressiste peut vite déraper. Par le passé, j’ai déjà eu à faire à « la meute » et ça n’est pas agréable. Pour moi le pseudonymat est important même si des personnes mal intentionnées pourraient probablement me retrouver. C’est notamment pour cette raison que la protection des données privées des utilisateurs est essentielle pour moi. Sur l’ensemble de mes sites, je ne fais aucun tracking. En ne collectant aucune data, je sais que mes visiteurs sont en sécurité quoi qu’il arrive même si je me faisais hacker. Finalement, il n’y aucune information qui pourrait intéresser les pirates dans mes bases de données, ce serait une perte de temps pour eux.

Récemment, j’ai aussi essayé Linkedin qui reste un réseau assez particulier mais j’imagine que ça pourra me permettre de faire des contacts avec des professionnels. J’y publie parfois des articles en relation avec mes activités professionnelles qui n’auraient pas forcément leur place sur mes sites. J’imagine que je pourrais faire la même chose sur Facebook mais je reste relativement méfiant envers cette plateforme. D’autant plus qu’il ne se passe pas une semaine sans qu’il y ait un nouveau problème de confidentialité ou de censure sur le réseau de Mark Zuckerberg. De mon point de vue, Facebook est la pire chose qui pouvait arriver à Internet et si j’ai effectivement une page pour faire la promotion de Cogs.Me, cela se fait de manière automatisée et j’évite le plus possible de m’y connecter. Ce réseau est en totale opposition à mon éthique et à mes valeurs. Facebook c’est clairement mon antagoniste et je ne comprends toujours pas comment les utilisateurs peuvent accepter son fonctionnement et ses CGU.

Tu es aussi passionné de jeu vidéo, quelles sont les licences qui ont tes préférences (toutes générations confondues) ?

De manière générale, j’aime les titres qui ont un réel propos et qui apportent quelque chose. Dans l’ensemble, les jeux avec une bonne narration arrivent à me convaincre. Typiquement, ce que propose les PlayStation Studios me parlent. Uncharted, God of War, The Last of Us ou encore Ghost of Tsushima sont des productions qui savent mettre en avant les nombreuses qualités de ce média. Je peux aussi citer les jeux de Quantic Dream même si les récents déboires qu’il y a eu au sein de ce studio sont totalement en contradiction avec les messages que peuvent porter leurs titres. A ce sujet, l’affaire Ubisoft dévoilée par Marius Chapuis et Erwan Cario a réellement bousculé l’industrie. En espérant que cela améliorera les conditions de travail pour les développeurs. Grâce à cette prise de conscience de tous ces problèmes de management, on ne peut qu’espérer que ce secteur deviendra plus safe.

Nous avons tous les deux à cœur le sujet de l’inclusivité. Qu’est-ce que cela t’évoque et penses-tu qu’un jour ce sera possible de vivre sans avoir à défendre ses convictions ?

Du haut de mes 40 ans, j’ai vu quelques changements sociétaux. D’expérience, je dirais qu’il faudra probablement plusieurs générations avant que les différences deviennent « normales ». Pour moi, des mouvements comme #MeToo ont réellement secoué le monde. La preuve que notre société a besoin d’évoluer est faite. Pour moi, le cœur du problème réside dans l’éducation des jeunes hommes. Parce qu’on ne va pas se mentir, les agressions et les violences viennent toujours d’eux. On le voit aussi sur les réseaux sociaux où les cas de harcèlement proviennent toujours d’hommes. Je n’ai pas la prétention d’être parfait, j’ai fait des erreurs dans ma vie d’homme et j’en ferai probablement encore mais j’ai fait ma démarche de déconstruction, c’est déjà un gros pas en avant. Il me reste maintenant à me reconstruire petit à petit. Commencer par être à l’écoute des femmes et des minorités opprimées c’est un bon moyen de se remettre en question, selon moi.

Dans la pop culture, on voit de plus en plus de personnages féminins, homosexuels ou non binaires. Mine de rien, c’est une manière de montrer que ces personnes existent. Toutefois, il ne faut pas se leurrer, ça n’est pas ça qui changera la société. On sait depuis toujours que les divertissements n’influent pas sur les comportements. Quand je vois la guerre que l’on mène contre la violence dans les jeux vidéo ou la pornographie, je me dis que l’on passe totalement à côté du vrai sujet, c’est à dire l’éducation et le male gaze. J’imagine que c’est plus facile d’accuser un média plutôt que de traiter un problème de fond trop ancré dans notre société. L’inclusivité est aussi importante pour tous ces gens qui n’ont pas de « héros ». Typiquement pour un média comme le jeu vidéo, c’est très pertinent si on veut que l’immersion soit totale. Beaucoup de joueurs aiment se créer des avatars qui leur ressemblent. Un jeu comme Cyberpunk 2077, par exemple, permet de se créer un avatar avec une apparence féminine mais avec un pénis, ça n’est pas grand chose mais le simple fait que ce soit possible, c’est positif. Ce titre propose aussi des romances hétéros et homos, les développeurs ont modifié le comportement des PNJ en fonction de la voix choisie. C’est une approche intéressante de la sexualité même si on reste encore bridé par la technique.

Pour terminer, as-tu des projets ou souhaits sur le court, moyen ou long terme ?

Dans l’immédiat, je souhaite surtout développer Cogs.Me qui est un concentré de ce que j’aime. J’ai toujours travaillé seul et je me dis que c’est une plateforme qui pourrait accueillir d’autres rédacteurs. Si le bénévolat est une solution, j’aimerais toutefois pouvoir trouver une solution pour les rémunérer. Pour ça, il faudra que l’audience décolle que la publicité rapporte plus ou que j’arrive à convaincre les Internautes de participer à mon Tipeee. Mon idée serait surtout de pouvoir m’affranchir des publications sponsorisées et de supprimer totalement la publicité mais pour le moment, c’est un média très jeune qui a encore besoin de se faire connaitre. On ne va pas se mentir, c’est un sacré défi mais j’y crois. J’espère juste que l’approche que j’ai choisi est la bonne. Pour être tout à fait honnête, je n’ai pas envie de faire comme les autres sites qui traitent de pop culture et qui se contentent de chroniques et de news. Comme je l’ai expliqué, ça existe déjà partout et d’autres le font très bien.

Depuis longtemps, j’aimerais aussi créer un site de rencontres. C’est dans les cartons depuis de longues années mais, là encore, je suis confronté à des problèmes techniques et financiers. Parce qu’un projet d’une telle envergure et qui ambitionne de créer un réseau de rencontres décentralisé et gratuit ne se fera pas du jour au lendemain. Mon idée, c’est de proposer une alternative solide à tout ce qui existe déjà. Pour moi, marchander l’amour, c’est la pire chose que pouvait faire le capitalisme. Alors qu’Internet aurait du permettre au gens de se rencontrer, c’est tout l’inverse qui se produit sur la plupart des apps de ce secteur qui ne cherchent qu’à gagner le plus d’argent possible. Même si ça doit passer par l’isolement des personnes. Pour avoir creusé le sujet, c’est vraiment un marché ignoble et il serait intéressant que quelqu’un vienne mettre un grand coup pied dans cette fourmilière. C’est probablement le « projet de ma vie » mais je reste conscient que c’est assez utopiste.

J’ai aussi un modeste blog sur childfree.fr qui n’a pas d’ambition commerciale mais c’est un sujet qui me tient particulièrement à cœur. Là encore, ça pourrait être pertinent de l’ouvrir à d’autres même si l’idée c’est surtout d’en faire un « hub » qui permet aux personnes qui ne veulent pas d’enfant de trouver toutes les ressources nécessaires sur la question. C’est déjà pas mal pour un seul homme !

Je te remercie par avance pour le précieux temps consacré et te dis à très vite !

Voici pour cette interview passionnante, je t’invite à découvrir Jitix sur ses différents réseaux

  • Twitter @jitix
  • Son site d’actualités variées cogs.me
  • Son site sur les child free childfree.fr

N’hésite pas à aller lui poser tes questions éventuelles ou à répondre dans les commentaires 😉

A très bientôt sur le blog !

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